Temps de lecture: 4 min En psychanalyse, le transfert est la projection de sentiments ou de désirs de la personne en analyse sur une tierce personne, celle-ci étant généralement son analyste. Ainsi, le patient ou la patiente reproduit un sentiment connu ainsi que des émotions familières, envers la personne qui l’écoute.
Qu’est ce que le transfert en psychanalyse ?
Le transfert est le moteur de tout travail analytique. Il consiste à déplacer sur la personne de l’analyste les affects vécus et ressentis durant l’enfance.
Selon le Vocabulaire de la psychanalyse par Laplanche et Pontalis, le transfert désigne le processus par lequel les désirs inconscients s’actualisent sur certains objets dans le cadre d’un certain type de relation établi entre eux et éminemment dans le cadre de la relation analytique. Il s’agit là d’une répétition de prototypes infantiles vécue avec un sentiment d’actualité marqué.
La différence entre le transfert ordinaire qui fera ressentir le thérapeute comme sympathique ou non et le transfert analytique tient surtout à l’utilisation et l’interprétation que l’analyste va en faire en rendant de plus en plus conscientes les affects positifs ou négatifs qui le composent et qui sont ressentis à l’égard du psychanalyste.
Elle y évoque des réactions physiologiques des thérapeutes relevant du contre-transfert:«Peuvent se présenter soudain dans la cure, du côté de l’analyste, des moments plus ou moins brefs de malaise, de fatigue, d’altération de la notion du temps des séances, d’angoisse, d’inhibition à interpréter ou à penser, des rêves de transfert, des actings, un dévouement excessif, compassionnel, etc., moments qui mettent les analystes en danger.
Par le transfert, le psychanalyste se trouve comme répondant au lieu d’un autre dont il révèle au patient (à des fins thérapeutiques ou de formation) l’importance dans la genèse de ses virtualités relationnelles et des possibilités de son être à un moment donné. Cette mise en lumière rend possible l’inclusion dans le tissu psychique conscient des matériaux frappés par le refoulement.
Pourquoi fait-on un transfert amoureux
Ou pour le dire autrement, l’amour de transfert, ainsi que l’amour tout court, résultent de la passion d’ignorance, soit un ne rien vouloir savoir du manque à être structural qui est à l’origine de la demande d’amour et qui est incomblable par définition.
Cependant, cela ne se traduit pas forcément dans les faits par une attirance sexuelle ou amoureuse. Le transfert peut s’exprimer à travers l’admiration, l’attachement, la confiance ou une forme d’idéalisation du psychanalyste. Cela peut aussi se traduire par des sentiments « négatifs » comme le rejet, la méfiance, l’agressivité… L’expression « transfert amoureux » est donc réductrice et trompeuse.
On ne peut le comprendre qu’en interrogeant ce que l’amour de transfert – comme tout amour – comporte de tromperie. La tromperie de l’amour
L’amour est trompeur parce qu’aimer c’est vouloir être aimé. Ou dit autrement, en aimant l’autre, c’est nous mêmes que nous aimons.
La rencontre amoureuse ne déroge pas à cette loi du transfert affectif et trouve généralement sa source à travers les résurgences œdipiennes. L’admiration et l’idéalisation éprouvée pour la Personne convoitée (le conjoint, son professeur, une amie…) font régulièrement l’objet de réminiscences inconscientes au regard du premier objet d’amour : à savoir son parent du sexe opposé.
La relation d’amour s’inscrit par la suite dans un temps où le désir se veut plus en phase avec le réel, en la reconnaissance de ce que l’Autre n’est pas tout à fait comme il avait été perçu aux origines de la rencontre.
Comment soigner un transfert avec un psy
A ce titre, une présence active du thérapeute peut nourrir positivement le transfert pour que le patient puisse se découvrir, mieux se connaître, et guérir » précise le psychanalyste.
Ainsi, le transfert repose sur deux principes essentiels :
- Le savoir que le patient suppose au psychothérapeute : il est persuadé que son thérapeute connaît les réponses aux questions qu’il se pose ;
- Le fait de rejouer à nouveau des relations passées avec certaines personnes : le thérapeute l’aide à analyser ces relations pour les comprendre.
Caractéristiques du transfert en psychologie
Le transfert constitue l’ensemble des réactions verbales et non verbales qu’exprime une personne envers son thérapeute.Ce dernier l’aide à prendre du recul sur ces réactions afin de les comprendre et de les analyser pour mieux se connaître.
• Selon Daniel Lagache, « le transfert en psychanalyse, est essentiellement le déplacement d’une conduite émotionnelle par rapport à un objet infantile, spécialement les parents, à un autre objet ou à une autre personne, spécialement le psychanalyste au cours du traitement »[6].
Cela implique plus que de simplement reconnaître l’attrait du client pour le thérapeute et peut conduire à un comportement inapproprié de la part du client qui viole les limites thérapeutiques. Le transfert est considéré comme une étape essentielle de la psychanalyse. Le contre- transfert se produit lorsque le thérapeute réagit au client et peut résulter du transfert du client.
Mais dans le dispositif établi entre le psychanalyste et le patient, cette capacité générale au transfert prend un tour particulier : elle tend à se focaliser sur la personne du psychanalyste. Ceci s’explique notamment par l’attente de guérison qui a motivé la cure. Le patient plaçant ses espoirs dans le psychanalyste se trouve placé comme en position infantile à l’égard de celui-ci.
Le « transfert » en psychologie et en psychanalyse est un élément essentiel. Il s’agit là d’une projection des émotions et des sentiments du patient sur son thérapeute. Il s’oppose au « contre-transfert » que le thérapeute ressent envers le patient.
Quelles sont les névroses de transfert
On pourrait dire de la névrose de transfert que, d’une part, elle coordonne les réactions de transfert d’abord diffuses (« transfert flottant », selon Glover) et que, d’autre part, elle permet à l’ensemble des symptômes et des conduites pathologiques du patient de prendre une nouvelle fonction en se rapportant à la situation analytique.
D’après ce passage, il semble que la différence entre les réactions de transfert et la névrose de transfert proprement dite puisse se comprendre ainsi : dans la névrose de transfert tout le comportement pathologique du patient vient se recentrer dans sa relation avec l’analyste.
Définition du mot Névrose de transfert Effet de la relation analytique selon lequel les symptômes ou les conduites pathologiques du patient acquièrent une nouvelle fonction, une nouvelle signification. Le conflit infantile se joue maintenant dans le cadre dynamique du transfert sur l’analyste et se prête mieux à l’élucidation.
Au contrai¬ re, dans le transfert, la situation qui répète une situation passée est vécue par le patient comme une situation présente. 2) Notions fondamentales sur le trans¬ fert (3). — ■ Quelques vues diffuses sur le transfert bien que le thème de transfert ne soit pas employé : — La relation médecin-malade apparait clairement (équation personnelle du méde¬ cin) (4).
« Les particularités du transfert dans la cure sont celles de la névrose elle-même » Cette citation est tirée de La Dynamique du transfert (26). « Une subtile observatrice, Gabriele Reuter, a pu montrer, à une époque où la psychanalyse venait à peine de naître, que ces particularités du transfert ne sont pas imputables à la psychanalyse, mais bien à la névrose elle-même. »
Qui a peur du contre-transfert
L’apparition de cette notion obligea les analystes sensibles à ce mouvement à se préoccuper de « ce que le patient me fait éprouver » et à différencier cet éprouvé de ce que d’habitude on appelle « contre-transfert » qui est, d’ailleurs, inconscient par nature.
Et, pour mémoire, c’est ce qui, pendant des décennies, fut imposé aux analystes qui avouaient – honteusement, cela va de soi ! – avoir rêvé de leur patient(e) ! Mais l’expression de « contre-identification projective » contient, en elle-même, une notion technique et théorique qui, en son temps, a bouleversé l’édifice servant de socle à la praxis.
Il mène, de ce point de vue, une réflexion à partir du constat que « les interprétations ont souvent pour but de nier l’angoisse qui a surgi chez l’analyste, du fait que la situation lui est inconnue et qu’il la ressent ainsi comme dangereuse » (p. 53).
Ce processus, présent dans toute communication humaine, éclaire de façon novatrice, selon Bion, ce qui se joue, dans l’analyse, entre patient et analyste.
Ce que le patient met dans l’analyste ne fait généralement pas partie des objets internes personnels que l’analyste a pu reconnaître comme siens au cours de ses analyses, et c’est ce qui différencie ce qui est du ressort de l’identification projective de ce qui appartient au contre-transfert. Comme le souligne Assan, Grinberg insiste sur le caractère positif et utile de la contre-identification projective.
Quand le psy tombe amoureux de sa patiente
Retrouvez-vous dans cette expérience sentimentale déroutante et mettez de l’ordre dans vos questionnements. Quand un patient tombe amoureux de son psy
Vous êtes tour à tour enthousiaste à l’idée de voir votre thérapeute et désarçonné par cet amour impossible. Il occupe toutes vos pensées. Son charme et la puissance de ses mots sont irrésistibles.
Êtes-vous prêt à l’écouter ? Amour réel pour le psychologue ou passion imaginaire liée à la situation ?
Vous doutez et c’est tout à fait normal. S’agit-il d’un amour réel pour la personne ou pour le thérapeute ? La réponse n’est pas si évidente. Vous êtes fou d’amour, vous le ressentez dans le moment présent.
En lui révélant vos sentiments, vous saisissez l’opportunité de réparer vos souffrances antérieures ou vos traumatismes enfouis. Maintenant, c’est dit. Vous êtes en confiance. Vous analysez ensemble ce transfert amoureux envers votre psy. Vous disséquez tout ce bouillon de sentiments, d’obsessions, de rêves, et de symptômes physiques. Vous faites des liens avec votre vécu.
Dans toute autre relation, des actions telles que prêter attention ou faire preuve d’empathie peuvent être perçues comme un intérêt romantique; cependant, c’est vraiment le travail du thérapeute. Donc, pour répondre à la question « »Est-ce que mon thérapeute est attiré par moi? » » – le contexte de leurs actions est crucial.
En effet, en rejouant certaines émotions auprès de son/sa psy, le/la patient·e fait un réel travail d’introspection. Il/elle revoit défiler certains fragments de son histoire personnelle, il/elle replonge dans des souvenirs parfois douloureux et il/elle comprend la provenance de son mal-être. Le « transfert amoureux » peut faire ressurgir des traumatismes enfouis ou un rapport conflictuel avec les parents, par exemple.