Entre-temps, les troupes britanniques qui combattent en Tripolitaine, ont entendu Lili Marleen et elles l’ont adoptée. Les soldats alliés eux aussi rêvent aux douceurs du foyer devant la photo de celles qu’ils ont dû laisser pour s’en aller combattre si loin de chez eux. Et le succès de Lili Marleen explose.
Où habitait Marlene Dietrich à Paris ?
Quelques années plus tard, éprise de Jean Gabin, elle arrive à Paris et reprend les tournages avec des rôles marquants dans les productions de Billy Wilder ou d’Alfred Hitchcock. Elle se retire de la scène en 1975, et vit recluse dans son appartement parisien du 12, avenue Montaigne (8e) jusqu’à sa mort.
La place Marlene-Dietrich – qui a pris cette dénomination en 2002 est située dans le 16e, à l’intersection de la rue de Lübeck, la rue de l’Amiral-Hamelin et la rue Boissière.
Un square pour Marie Trintignant
Le
square Marie-Trintignant
est un espace vert du 4
e
arrondissement, accessible par le 11, rue de l’Ave-Maria et le quai des Célestins. Planté de figuiers, de lilas et de quelques arquebusiers qui fleurissent abondamment au printemps, ce square était connu entre 1933 et 2017 sous le nom de square de l’Ave Maria. Il rend aujourd’hui hommage à l’actrice Marie Trintignant, morte sous les coups de son compagnon.
Enterrée au Père-Lachaise il y a tout juste 20 ans, l’actrice avait été nommée cinq fois aux Césars entre 1989 et 1999 et avait interprété de nombreux rôles dans des téléfilms. Elle avait commencé à jouer dès l’âge de 4 ans, souvent aux côtés de ses parents Jean-Louis et Nadine Trintignant.
Une rue pour Annie Girardot
Baptisée en 2012, la rue Annie-Girardot est située dans le 13
e
arrondissement, en bordure de la
ZAC Gare de Rungis.
Élève du conservatoire de la rue Blanche, Annie Girardot a commencé par des apparitions dans des cabarets montmartrois comme La Rose rouge ou le Lapin agile.
En 1954, elle sort du Conservatoire national d’art dramatique avec deux premiers prix. Elle est engagée peu après à la Comédie française, dont elle démissionne trois ans plus tard pour se tourner vers le cinéma avec des films comme Rocco et ses frères, Le crime ne paie pas, Vivre pour vivre ou Mourir d’aimer.
En 1977, le César de la meilleure actrice lui est remis pour Docteur Françoise Gailland. Après une traversée du désert à partir des années 1980, elle revient sur le devant de la scène en recevant deux Césars de la meilleure actrice dans un second rôle : en 1996, pour son interprétation de La Thénardier dans Les Misérables de Claude Lelouch puis, en 2002, pour son rôle dans La Pianiste de Michael Haneke.
Dans les dernières années de sa vie, Annie Girardot a aussi été l’image du combat contre la maladie d’Alzheimer, dont elle souffrait. Morte en 2011, elle est inhumée au cimetière du Père-Lachaise. Née dans le 10e en 1931, elle est restée très attachée au quartier du Marais, dans lequel elle a habité de nombreuses années, d’abord place des Vosges puis, plus tard, au 3, rue du Foin, dans un immeuble sur lequel une plaque lui rend hommage.
Quelle est l’histoire de Lili Marlène ?
Retour sur une chanson au destin singulier.Une chanson d’amour née d’un poème
Lili Marleen est une chanson d’amour allemande dont les paroles sont inspirées du poème écrit en avril 1915 par le romancier et poète allemand Hans Leip et publié en 1937, dans son recueil de poèmes Die kleine Hafenorgel.
Ecrit la veille de son départ pour le Front russe, l’auteur y relate son désarroi. Consigné pour indiscipline, il accomplit sa corvée de sentinelle en faisant les cent pas devant la porte de la caserne, au lieu d’aller retrouver la jeune fille dont il est amoureux.
Découvert par la chanteuse allemande Lale Andersen, le poème est mis en musique à sa demande par Norbert Schulze. Elle enregistre la chanson en août 1939, à la veille de la déclaration de guerre. Et c’est un échec cuisant : ils ne vendent que 700 exemplaires.
Voici la version originale de la chanson, en 1939…
Un succès inespéré
L’entrée en guerre de l’Allemagne et son invasion de l’URSS en 1941 font brusquement changer de statut la chanson : d’une chanson d’amour, elle devient une chanson de temps de guerre.
Son succès commence le 18 août 1941 après que les bombardiers anglais ont détruit l’entrepôt de disques du lieutenant Heinz-Karl Reitgen, directeur de la radio militaire allemande de Belgrade, qui était entendue jusqu’aux fronts d’Afrique du Nord et de Norvège.
Les soldats de la Wehrmacht, éloignés de leur foyers et de leurs amies, envoient des dédicaces lues lors d’une émission populaire. La chanson en est l’indicatif qui clôt la fin du programme tous les soirs avant 22 heures. À son tour, elle devient très populaire.
Le ministre de la propagande du IIIe Reich, Joseph Goebbels, n’aime pas la chanson.
Pourquoi Marlene Dietrich est connu ?
Au début des années 30, en à peine cinq ans et sept films tournés avec Josef von Sternberg, celui qui l’avait découverte et avec qui ils avaient construit, ensemble, sa persona de cinéma, la Berlinoise qui aura fait toute sa carrière, ou presque, à Hollywood devient une légende qui perdure encore aujourd’hui.
Marlene Dietrich est effectivement femme fatale mais la manière dont elle définissait ses personnages à l’écran, ça peut s’opposer à sa grande rivale Greta Garbo. Garbo est un personnage qui souffre et les spectateurs s’identifient à cette souffrance et Marlene disait : « Moi je suis le personnage qui fait souffrir » et parfois elle est punie. Mais elle l’assume et en plus elle assume tous les artifices qui lui permettent de jouer ce rôle à l’écran. On pourrait pas imaginer par exemple Greta Garbo revêtir une perruque elle-même à l’écran, à l’image, comme Marlene le fait dans Blonde Vénus après s’être dépouillée du costume de gorille. N.T. Binh
Marlene Dietrich dans le rôle de Concha Perez, dans le film La Femme et le pantin de Josef von Sternberg, sorti en 1935 © Getty – Imagno/Getty Images Marlene Dietrich, une voix unique en constante évolution
Derrière cette « chimère faite à la fois de chair et de pure clarté », ce « paroxysme de cinégénie qui fit d’elle un événement lumineux à part entière », ce personnage inventé qui, par son art du sfumato, du non-dit et du mystère, laissait une place considérable à l’imaginaire, comme l’écrit Mathieu Macheret dans son livre essentiel Josef von Sternberg, les jungles hallucinées, aux éditions Capricci.
Pourquoi Marlene Dietrich à quitter l’Allemagne ?
Dans « Le Grand Alibi », habillée par Dior, elle interprète « La Vie en rose », que lui a « prêtée » son amie Édith Piaf.VIDEOEngagée contre le nazisme Marlene Dietrich avec les hommes du 401st Bomb Group sur la base de la 8th Air Force à Birmingham, Angleterre, le 29 septembre 1944.
Wikimedia Commons
Opposée au régime d’Hitler et au nazisme, Marlene Dietrich choisit de prendre la nationalité américaine et elle est naturalisée américaine le 6 mars 1939. Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, elle s’engage contre le nazisme par ses chansons. De janvier 1942 à septembre 1943, elle parcourt les États-Unis pour chanter devant les soldats américains blessés au combat.
Au cours des années 1944 et 1945, elle divertit les troupes américaines en Europe et en Afrique du Nord, au plus près des lignes pour leur montrer son soutien en leur remontant le moral. Après la guerre, en 1945, elle est décorée de la Médaille de la Liberté par les Etats-Unis, puis en 1950, elle recoit la Légion d’honneur en France.
Jean Gabin fut son amour
L’acteur français qu’elle a rencontré à Hollywood, pendant la guerre, a été l’un des grands amours de Marlène Dietrich.
Qui chantait Lili Marlene pendant la guerre ?
Lale Andersen, la voix qui interprète alors Lili Marleen, recevra jusqu’à 120 000 lettres de soutien par jour ! La propagande s’empare d’un tel succès et l’air mélancolique cristallise la rivalité entre Goebbels – qui juge la chanson « démoralisante » et Göring ou Rommel qui l’apprécient au plus haut point. Dans l’esprit du public, Lili Marleen est associée à l’actrice Marlène Dietrich – qui ne la chante pourtant que tardivement (1944). C’est oublier que la chanson plonge ses racines dans la Grande Guerre, sous la plume d’un certain Hans Leip, affecté à Berlin à la caserne des coccinelles.
Lili Marleen va connaître une multitude d’avatars dont Jean-Pierre Guéno raconte l’histoire au fil des quatorze documents sonores exceptionnels. Cet historien auquel on doit le succès des Paroles de poilus nous fait revivre quatre-vingts années d’un siècle de feu et de sang : en effet, au-delà des deux conflits mondiaux, Lili Marleen délivre un message universel, bien loin des chansons de marins ou de soldats écrites à l’époque, « un message d’amour triste et nostalgique qui rappelle la tragique réalité de la grande solitude de l’être humain.
Comment a fini Lili Marlène ?
Les soldats alliés eux aussi rêvent aux douceurs du foyer devant la photo de celles qu’ils ont dû laisser pour s’en aller combattre si loin de chez eux. Et le succès de Lili Marleen explose. En 1942, elle est traduite et adaptée en 43 langues. Dans la France occupée, elle est créée par Suzy Solidor, qui dirige alors, à Paris, le cabaret, La vie parisienne, très fréquenté par les officiers allemands. Significativement, cette version française est interprétée sur un rythme de marche, et avec le renfort de chœurs qui sonnent de manière assez militariste.
Mais écoutez la version de Marlene Dietrich. Sa Lily Marlene est d’une immense mélancolie. Elle y fait entendre la lassitude et la désillusion du soldat, bien davantage que le désir d’embrocher l’ennemi. Ce n’est qu’au quatrième couplet, à l’évocation des « marches dans la boue et le froid » et du paquetage qui semble plus qu’on ne peut supporter », que l’orchestre fait une incursion du côté de la marche militaire. Et lorsqu’elle l’a chantée en allemand, après-guerre, Marlene Dietrich évitait soigneusement tout bellicisme. Elle en ralentissait le rythme au point d’en faire une chanson poignante et désespérée.
Vient de paraître une nouvelle biographie de Marlene Dietrich.
Quelle est la nationalité de Marlene Dietrich ?
Pour protéger son image, elle vit recluse les quinze dernières années de sa vie, dans son appartement du 12, avenue Montaigne à Paris, refusant de se faire photographier, tout en restant présente médiatiquement[1].
Marlene Dietrich marque aussi son époque par son style et son élégance au cours de ses apparitions publiques, s’habillant chez les grands couturiers, français notamment, comme Hermès, Dior, Chanel ou Balenciaga[2]. Surnommée « L’Ange bleu » ou « La Vénus blonde », elle est classée en 1999 par l’American Film Institute à la neuvième place des actrices de légende[3].
Marie Magdalene Dietrich naît le 27 décembre 1901 à Schöneberg (aujourd’hui un quartier de Berlin), au numéro 65 de la Sedanstraße (aujourd’hui Leberstraße), dans le quartier de la Rote Insel[e], de Louis Erich Otto Dietrich (1868-1908), lieutenant de la police impériale prussienne, et de Wilhelmina Elisabeth Joséphine Felsing (1876-1945), riche héritière d’une famille d’horlogers[4]. Le couple qui s’est marié en décembre 1898 a déjà une première fille, Elisabeth, née en 1900.
Ils donnent à leurs deux jeunes filles une éducation très stricte, entièrement basée sur la discipline. Celles-ci prennent notamment des cours de maintien, des leçons de français et d’anglais[5]. Alors que sa sœur aînée est une enfant obéissante, Marie Magdalene est plus dissipée et s’envisage espionne ou artiste. C’est dans cette perspective qu’elle contracte ses deux premiers prénoms en Marlene[6]. Elle perd son père le 5 août 1908. Les biographies divergent sur les circonstances de sa mort[7] : il est probablement emporté par la syphilis après être entré dans un sanatorium.
Sa mère se remarie en 1916 avec le meilleur ami de celui-ci, Eduard von Losch, capitaine de cavalerie, qui meurt sur le front de l’Est en juillet 1917 lors de la Première Guerre mondiale, sans avoir eu le temps d’adopter officiellement ses deux belles-filles[8].
Maria Magdalena à l’école, en 1918 (la deuxième au premier rang, en partant de la droite).
Marlene fréquente l’école des filles Auguste-Viktoria de 1907 à 1917 puis est diplômée de l’école Victoria-Luise (actuel lycée Goethe (de)). Elle cultive parallèlement ses dons pour la musique et le chant. En 1918, elle s’inscrit à l’École supérieure de musique Franz-Liszt de Weimar et prend des cours privés de violon avec le professeur suisse Robert Reitz, qui devient son premier amant[9]. Elle envisage une carrière de violoniste de concert, mais doit abandonner l’usage intensif de cet instrument à la suite d’une blessure au poignet (ganglion douloureux ou inflammation du ligament de l’annulaire gauche selon les biographies)[10]. Elle jouera plus tard de la scie musicale quand elle attendait son tour pour jouer une scène. Son premier emploi est celui de violoniste dans un orchestre qui accompagne la projection de films muets dans un cinéma de Berlin[11].
En compagnie de Ressel Orla vers 1923.
Pourquoi Marlene Dietrich est connue ?
D’abord dans L‘Ange bleu en 1930 et, la même année, dans un autre film de Josef von Sternberg, Cœurs brûlés, avec lequel elle est nominée pour l’Oscar de la meilleure actrice.
Résistance avec Jean Gabin
Elle tourne ensuite dans plusieurs longs métrages, toujours de Josef von Sternberg, dont Agent X27, Shanghai Express ou encore Blonde Vénus. Engagée contre le nazisme, Marlene Dietrich est décorée en 1947 de la Medal of Freedom, plus haute distinction militaire américaine réservée aux civils.
Plus tôt, en 1944, elle chante pour les troupes américaines et britanniques au Royaume-Uni. Entre 1941 et 1943, elle héberge l’acteur français Jean Gabin qui a fui le régime de Vichy et avec qui elle vivra une histoire d’amour éphémère. Leur portrait, côte à côte, vêtus de leur uniforme, au moment de la libération de la France, restera célèbre.
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Marlene Dietrich, la chanteuse
La femme fatale du grand écran est aussi chanteuse.