Au sommaire IMAGYNA :
- Le trouble explosif intermittent (TEI) est une maladie qui provoque des épisodes fréquents de colère impulsive.
- La colère est un état émotionnel marqué par des sentiments subjectifs allant de l’agacement à la furie intense.
- La colère se distingue du mécontentement ou de l’irritation par son intensité supérieure et sa survenue moins fréquente.
- Il existe trois catégories de comportements provoqués par la colère.
- La gestion de la colère vise à contrôler et diriger cette émotion pour éviter des dégâts dans les relations ou les situations importantes.
- La gestion de la colère implique trois éléments clés proposés par l’auteur Redford Williams.
Quelle maladie provoque la colère ?
Le trouble explosif intermittent, également connu sous son acronyme anglais IED (Intermittent Explosive Disorder), est une affection qui se traduit par des épisodes fréquents de colère impulsive, souvent disproportionnés par rapport à l’événement ou à la situation qui les a déclenchés. Dans certains cas, ces accès de colère excessive peuvent finir par causer des dommages physiques à la personne atteinte de ce trouble, voire, dans les situations les plus extrêmes, à d’autres personnes ou à des animaux.
Qu’est-ce que la colère ?
L’auteur Spielberger fait une distinction entre la colère, qui désigne « l’état émotionnel marqué par des sentiments subjectifs variant de l’agacement ou l’irritation modérée à la furie ou la rage intense », et le caractère colérique qui est « relatif à des différences individuelles chroniques dans la fréquence, l’intensité et la durée de ces épisodes de colère ». La colère se distinguerait du mécontentement ou de l’irritation par son intensité supérieure, sa survenue moins fréquente, son fort caractère interpersonnel, et à la faveur d’événements plus menaçants.
Trois types de colère
La colère a été moins étudiée que d’autres émotions telles l’anxiété ou la dépression. On distingue toutefois trois catégories de comportements provoqués par la colère:
Gérer sa colère de façon constructive
Le but de la gestion de la colère n’est pas d’éliminer totalement cette émotion : c’est d’ailleurs impossible, car il s’agit d’une émotion humaine normale. Au contraire, l’objectif est de contrôler et diriger sa colère afin qu’elle ne vous contrôle pas et qu’elle ne cause pas de dégâts à une relation importante ou à une situation. Redford Williams, auteur de Gérer sa colère : transformer la colère en performance, propose des étapes pour contrôler sa colère et affirme qu’il existe trois éléments clés :
Rien de plus normal que de ressentir de la colère, il ne sert même à rien de la ravaler puisque les émotions négatives doivent être évacuées. Mais plus globalement, chez certaines personnes, la frustration enmagasinée est excessive, trop souvent sans raison et n’aboutit à rien. La faute au cortex préfrontal, la zone du cerveau chargée de réguler les émotions, qui ne parvient pas à en diminuer l’intensité. Dans ce cas, la colère nuit. À force de mettre le corps en surtension et en surrégime, elle est extrêmement énergivore pour l’organisme et le cerveau, précise Christophe Haag, professeur à l’EM Lyon et chercheur en psychologie sociale. Selon le professionnel, il serait même urgent de la maîtriser : Elle est dans le hit parade du trop-plein d’émotions négatives ressenties aujourd’hui, je dirais qu’elle est assez dangereuse pour l’homme.
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La colère a-t-elle une fonction ? Laquelle ? Toutes les émotions ont un sens, elles sont là pour nous éclairer et nous permettre de nous adapter ou chercher des solutions. La colère est un cri d’alarme qui signale, le plus souvent, un sentiment d’injustice ou le fait de ne pas se sentir entendu. La colère peut-elle être un mécanisme visant à masquer une émotion que l’on juge honteuse ? Si c’est le cas, elle manifeste encore une fois un inconfort concernant cette fois-ci notre propre agissement. Il faut alors pouvoir et oser comprendre ce qu’elle cache. La colère cache parfois la tristesse que l’on redoute davantage de ressentir.
On le voit, la première victime de la colère est le colérique lui-même ; d’où l’importance de savoir réfréner sa colère, d’éviter autant que possible de parler ou d’agir sous l’empire de la colère (et singulièrement de prendre des décisions) et de veiller à ce que sa colère ne dégénère pas en haine. De surcroît, la colère provoque des dommages collatéraux sur les autres. Elle agit dans les relations humaines comme de la nitroglycérine. Son emploi, même à petite dose, provoque toujours une déflagration dont il est difficile de contrôler les effets, d’autant, qu’à l’instar des autres émotions, elle est contagieuse. En se mettant en colère, on risque de mettre les autres en colère. Or, s’il est déjà difficile de calmer sa colère, il l’est plus encore de calmer celle des autres, surtout si on en est la cause.
Une étude publiée en 2010 dans le Journal of Medicine and Life notait que la colère peut avoir un impact direct sur les maladies cardiovasculaires via l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien et le système nerveux sympathique, leur activation conduisant à une libération excessive de corticostéroïdes et de catécholamines. La libération de telles hormones de stress peut produire une avalanche d’événements, y compris des modifications hémodynamiques et métaboliques, des problèmes vasculaires et des troubles du rythme cardiaque. La colère peut également contribuer à l’adoption d’un mode de vie malsain (tabagisme, consommation d’aliments riches en calories, consommation d’alcool et de caféine).