Au sommaire IMAGYNA :
- La gentillesse est souvent dévalorisée en raison d’une conception pessimiste de la nature humaine qui accorde plus d’importance à l’agressivité ou à l’égoïsme qu’à l’empathie ou à l’altruisme.
- L’idéologie libérale triomphante contribue également au mépris de la gentillesse, associée à un pseudo-réalisme égalitariste.
- La dévalorisation de la gentillesse cessera lorsque nous retrouverons une manière d’esprit aristocratique qui valorise le fait de réussir tout en étant quelqu’un de bien, qui voit en autrui autre chose qu’un rival, un obstacle ou un marchepied.
- La gentillesse véhicule une certaine idée du pouvoir : mon pouvoir est grand de ce que je donne aux autres. Être gentil ne relève pas simplement d’une logique de pouvoir, c’est avant tout se soucier de l’autre, se réjouir de son bonheur.
- La revalorisation de la gentillesse peut se faire en montrant qu’il y a quelque chose de noble et de généreux dans la manière dont on accroît le pouvoir de l’autre tout en accroissant le sien.
Pourquoi la gentillesse est-elle si souvent dévalorisée ?
En découvrant votre question, je songe à ce proverbe normand – « gentillesse n’a qu’un œil » – qui associe la gentillesse à une vision limitée. Le plus souvent, on prête au méchant toutes les qualités : intelligence, perspicacité, talent stratégique, etc. Cette dévalorisation de la gentillesse, assimilée à la mièvrerie, peut s’éclairer de plusieurs manières.
L’histoire de la philosophie est marquée par une conception pessimiste de la nature humaine : si l’homme est, comme l’écrit Hobbes, « un loup pour l’homme », il risque fort d’être entravé dans ses luttes et sa compétition par un excès de gentillesse. La dévalorisation de la gentillesse durera donc tant que nous persisterons à accorder plus d’importance, au sein de la nature humaine, à l’agressivité ou à l’égoïsme plutôt qu’à l’empathie ou à l’altruisme.
L’idéologie libérale triomphante contribue elle aussi au mépris de la gentillesse, mais associée à ce que je serais tenté d’appeler un pseudo-réalisme égalitariste. La dévalorisation de la gentillesse cessera donc quand nous retrouverons une manière d’esprit aristocratique : vouloir réussir, pourquoi pas, mais en réussissant aussi à être quelqu’un de bien, qui voit en autrui autre chose qu’un rival, un obstacle ou un marchepied.
La gentillesse et le pouvoir
La gentillesse véhicule une certaine idée du pouvoir : mon pouvoir est grand de ce que je donne aux autres. Comment, sans cette idée du pouvoir – avoir du pouvoir, c’est donner du pouvoir –, comprendre l’efficacité de la délégation, l’art du gouvernement des hommes ou même le charisme ? Être gentil ne relève pas simplement d’une logique de pouvoir : c’est avant tout se soucier de l’autre, se réjouir de son bonheur.
On peut aussi revaloriser la gentillesse en montrant qu’il y a quelque chose de noble, de généreux – de gentil en ce sens redéfini – dans la manière dont on accroît le pouvoir de l’autre tout en accroissant le sien.
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La perception de la gentillesse
La plupart des adultes pensent secrètement que la gentillesse est une vertu de perdants. Mais parler de perdants et de gagnants participe du refus phobique de la gentillesse. Pourquoi sommes-nous portés à être gentils envers les autres ? Pourquoi la gentillesse est-elle importante pour nous ? La gentillesse a ceci de particulier que nous savons parfaitement la reconnaître, dans la plupart des situations ; et pourtant le fait de reconnaître un acte de gentillesse le rend plus facile à éviter.
Nous savons généralement quoi faire pour être gentil – et reconnaître les occasions où l’on est gentil avec nous et celles où on ne l’est pas. Nous avons généralement les moyens de le faire et cela nous procure du plaisir. Il n’y a rien dont nous nous sentions plus régulièrement privés que de gentillesse ; le manque de gentillesse est la maladie de notre époque.
La gentillesse et la société
La gentillesse est souvent enseignée dès les premières années de vie. Pour Orianna Ledoux, psychologue clinicienne, la gentillesse est un extra par rapport à la politesse et au respect, qui sont des codes sociaux essentiels à une vie en société.
« Être gentil, c’est un adjectif noble et beau. Ça fait appel à de la bienveillance, c’est vouloir le bien des autres. »
Différences culturelles
Pour l’autrice et publicitaire Chris Bergeron, être une personne gentille n’a pas la même valeur en France qu’au Québec, par exemple. Les Français n’aiment pas les gentils, dit-elle. Être gentil, c’est considéré comme un vernis apposé sur la vérité. On cache quelque chose. C’est louche.
La psychologue Nathalie Plaat suggère une piste de réponse pour expliquer pourquoi la gentillesse en irrite plusieurs :
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Impact des jeux vidéo sur la gentillesse
Les jeux vidéo pourraient influencer le comportement des enfants envers autrui. Des études ont montré que les jeux participatifs favorisent la gentillesse chez les jeunes, contrairement aux jeux violents et antisociaux.
Les bienfaits de la gentillesse sur notre humeur
Le cerveau réagit positivement lorsque quelqu’un décide d’être généreux ou de coopérer avec les autres. La gentillesse peut aider à soulager la douleur et améliorer notre humeur.
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La gentillesse et l’évolution de la société
La gentillesse coïncide avec l’avènement d’une société en rejet du patriarcat. Les valeurs patriarcales laissent place à une humanisation du masculin, où la gentillesse est reconnue comme une valeur universelle.
Les motivations derrière la gentillesse
La gentillesse peut être motivée par diverses raisons, telles que l’excès de zèle, la peur de ne pas être aimé, ou encore le désir de ne pas paraître méchant. Il est essentiel de trouver un équilibre entre gentillesse et affirmation de soi pour des relations saines.
La gentillesse, un concept philosophique
Emmanuel Jaffelin, premier philosophe à théoriser la gentillesse, pose la question « Qu’est-ce qu’être gentil•le ? ». La gentillesse est une valeur importante qui mérite d’être explorée et comprise dans sa dimension philosophique.