Au sommaire IMAGYNA :
- Arrêter la souffrance pour permettre le processus de pardon dans un couple.
- Reconnaître l’existence du préjudice pour prendre conscience de sa souffrance et éviter la normalisation de la douleur.
- Se souvenir de l’offense, reconnaître le préjudice et identifier le coupable pour pouvoir avancer vers le pardon.
- Exprimer sa colère de manière saine pour éviter le déni et la rancœur destructrice.
- Refuser de se croire responsable et définir ce qui a été atteint pour entamer le processus de pardon.
Qu’est-ce qui n’est pas pardonnable dans un couple ?
Arrêter la souffrance. Il ne peut y avoir de processus de pardon tant que l’offense n’a pas cessé car la victime est paralysée par sa douleur qui empêche la réflexion, la mentalisation. Il faut sortir de la violence, fuir et se mettre en sécurité. Le processus de pardon n’empêche pas le dépôt de plainte. La reconnaissance du statut de victime par la justice et la désignation du bourreau ne dispensent pas du pardon, mais seule la victime peut pardonner.
Reconnaître l’existence du préjudice. Pour avoir conscience de sa souffrance, il faut la ressentir. Or, pour éviter la douleur, la victime oublie, normalise, rationalise. Il faut arrêter de se dire qu’il y a toujours pire que soi, que l’on ne peut se plaindre devant le malheur du monde… Le passé ne s’oublie pas, il va, grâce aux mécanismes de défense, migrer vers l’inconscient. Toute l’énergie de la victime sera monopolisée pour l’y maintenir. La souffrance, la haine, la rancœur et la culpabilité commenceront leur travail de sape, le mal-être s’installant, les comportements d’autodestruction sociale, professionnelle et familiale ainsi que les maladies psychosomatiques pourront se développer, maladies de peau, ulcères, hypertension, cancers… Il faut se souvenir de l’offense, reconnaître le préjudice, c’est reconnaître le coupable.
Donner libre court à sa colère. Ressentir de la violence pour le bourreau c’est éviter de s’identifier à lui, c’est ne pas être dans le déni, c’est se reconnaître victime et éviter de retourner ses pulsions de destruction contre soi. Quand exprimer sa colère à son agresseur est impossible, tenir un journal, écrire une lettre ou s’adresser à un thérapeute peut aider car si dans un premier temps, l’expression de la haine, de la colère est nécessaire, celles-ci ne doivent pas se transformer en rancœur destructrice. La vengeance refuse d’oublier quand le pardon nous libère d’une dette de haine.
Cesser de se croire responsable. Commencer par définir ce qui a été atteint, l’intégrité physique, l’orgueil, l’amour propre… et ne plus se sentir coupable, faire le deuil du fantasme de soi, du Moi idéal qui aurait agi différemment et aurait changé l’événement. Ce n’est qu’une illusion de contrôle d’une situation. Or, se blâmer détruit l’estime et l’amour de soi. Se pardonner pour vivre.
Ressentir de l’empathie pour le bourreau. Connaître sa motivation et donner un sens à son acte c’est reconnaître sa faiblesse. Ce n’est pas l’excuser ni s’identifier à lui, mais c’est ne plus souffrir à sa place. C’est aussi arrêter l’autocritique, le jugement, jugement de soi, jugement de l’autre, ne plus se condamner et ne plus condamner une personne pour un acte sans reconnaître et prendre en compte ce qu’elle est dans sa globalité. Ce travail est très difficile car il oblige à se remettre en cause, à assumer sa responsabilité, à risquer d’avoir mal à nouveau et à accepter ses limites.
Laisser le temps au temps. Le pardon doit s’imposer de lui-même par un long processus, ce n’est pas un « coup de tête » pour se débarrasser et passer à autre chose. Pardonner est un acte sincère qui n’absout pas le bourreau. Un pardon trop rapide serait la négation et le refoulement d’un ressentiment dans l’inconscient et permettrait au processus de destruction de continuer.
Être plus fort. La disparition de la colère et de l’amertume est le signe que le pardon est libérateur. La culpabilité, la honte et la souffrance cèdent la place à l’action, au réinvestissement et à la reconstruction plus grande, plus belle, plus forte de la vie pour enfin, accueillir l’Autre, par le don, au-delà par donner.
Si pardonner n’est pas un acte thérapeutique obligatoire, il devrait être envisagé dans le pardon accordé à soi-même.
Quel a été le raisonnement derrière l’infidélité ?
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Il y a un avant et un après une tromperie. Le couple n’est plus le même. C’est pourquoi vous devez prendre en compte vos émotions et votre ressenti. Est-ce que vos sentiments ont changé depuis la découverte ? Ces questionnements sont importants pour savoir si vous êtes prêt à pardonner et à donner une nouvelle chance.
L’amour qui pardonne et supporte tout, a comme dynamique le pardon. Le pardon passe par la vérité et la vérité, c’est Jésus-Christ (Jean 14.6), parce que c’est lui qui donne la vie et la joie au couple même lorsque le vin vient à manquer, comme ce fut le cas aux noces de Cana. Pour réussir à se pardonner pleinement, il nous faut renoncer à l’aveuglement, à l’orgueil, au manque d’humilité, au refus de voir ses propres faiblesses qui constituent un poison pour le couple et une dénégation de l’amour. Plaise au Seigneur de nous accorder cette grâce. Que le Seigneur vous bénisse et exauce le désir de votre cœur !
Les éléments clés d’une relation de couple solide
- Se voir plus d’une fois, c’est-à-dire avoir un rythme entre elles pour se voir, passer du temps ensemble et du coup créer quelque chose de plus que dans toutes les autres rencontres ;
- Créer une intimité entre elles. Cette intimité normalement est physique voire sexuelle. Mais elle comprend aussi le fait de s’ouvrir à l’autre de telle manière que l’un et l’autre se connaissent intimement ;
- Se sentir en confiance l’un envers l’autre de manière à ce qu’il y ait une zone de sécurité. Cela nécessite d’être honnête et vrai (autant que l’on peut l’être) envers soi et envers l’autre ;
- Partager sa vie et ses amis / sa famille : cela ne nécessite pas de les rencontrer mais de les connaître à travers l’autre peut suffire ! L’idée ici est de connaître la vie de l’autre: ses préoccupations, son travail, ce qui fait son quotidien;
- Avoir des connaissances communes et des expériences communes : cela signifie qu’il faut un minimum de visibilité du couple vers l’extérieur, même si cet extérieur est parfois parallèle à une autre vie ;
- Partager des sentiments : s’aimer bien sûr, mais aussi se manquer, s’inquiéter, se disputer, être d’accord ou pas du tout d’accord. Il est important que l’on ressente des choses et qu’on puisse les exprimer et partager avec l’autre;
- S’ancrer dans le temps : il faut un passé, un présent et un avenir. Cela signifie que le couple a aussi besoin de pouvoir se projeter dans l’avenir à travers des buts à atteindre ou des projets communs. Il ne peut se vivre uniquement dans l’instant sinon il crée une sensation de non-vie (la vie par définition est mouvement…) ;
- La communication : on se parle, on s’écoute, on se soutient l’une et l’autre et on s’intéresse l’un à l’autre ;
- Le soutien et le regard de soi pour / vers l’autre: vouloir le meilleur pour l’autre, vouloir évoluer et grandir, c’est-à-dire au fond s’investir en et pour l’autre ;
- La motivation et donc aussi l’effort : je dis souvent qu’on peut toujours choisir du jour au lendemain de continuer ou tout arrêter (mariage ou pas d’ailleurs, c’est sain de l’avoir à l’esprit). Même s’il ne faut pas à tout bout de champs rappeler ce danger dès que cela devient compliqué. Il est nécessaire de sentir un intérêt dans la relation engagée car elle nous intéresse ;
- Des phases de maturation : c’est-à-dire que la relation évolue au rythme des deux partenaires avec des hauts, des bas, des rapprochements et des éloignements. Ces phases contribuent à tester la solidité de la relation, à tester soi mais aussi l’autre. Il est normal (même si parfois, ça fait suer !) et naturel que la relation bouge, change et donc évolue… ;
- Enfin, l’engagement d’une certaine importance que l’on ressent et que l’on décide de donner à l’autre et à cette relation justement. C’est-à-dire qu’on choisit de lui donner de l’importance.
Comme le dit l’article, vivre en couple, quelle que soit la forme qu’on a choisi de lui donner, ce n’est pas facile mais c’est une très belle aventure quand elle est vécue dans le respect et le souci de l’autre. Bon courage les amoureux !
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Être émotionnellement stable
Il est peu probable qu’une relation fonctionne bien si l’un des partenaires (ou les deux) n’est pas émotionnellement stable. La vie de la personne qui présente un déséquilibre émotionnel est imprégnée de hauts et de bas de l’humeur et cela finit par affecter négativement la coexistence en couple.
L’important n’est pas ce que les autres pensent de vous, mais bien ce que vous, vous pensez de vous-même. Je vous signale que pardonner ne signifie pas oublier, encore moins nier les faits. Pas plus qu’il ne s’apparente à « faire comme si rien n’avait existé ». Pour pardonner, il faut accepter de nommer et de regarder sa réalité en pleine face, sans faux-fuyants. Car au bout de l’exercice, c’est vous qui devez trouver un soulagement dans la décision que vous allez prendre. Qu’elle soit de rompre enfin avec votre mari, ou de poursuivre votre chemin avec lui malgré la faute. Je pense que pour assurer une certaine intégrité au processus, il faut y impliquer le coupable et l’obliger à consulter un professionnel pour vous guider vers une solution acceptable pour chacun de vous deux.
Infidélité, manque de soutien, mensonge, jalousie, trahison… Certaines épreuves sont difficiles à surmonter dans un couple. Faut-il tout pardonner ? Qu’est-ce que cela implique ? Et comment y parvenir ? Autant de questions qui restent parfois sans réponse. Dans son livre Ma boîte à outils pour être un couple épanoui, Camille Rochet, psychologue et thérapeute de couple, explique que le pardon n’est possible que lorsque son conjoint reconnaît son erreur et exprime sa volonté ferme de ne pas recommencer.